Opuwo n’est pas une jolie ville, mais quelle ambiance. On a tracé au nord pendant 300km, vu très peu de voitures sur la route, mais un certain nombre de villages Himba, cette fameuse tribu où les femmes notamment ont la peau rouge de terre, les seins nus, et d’énormes nattes de cheveux collés avec de la boue rouge. Pieds nus elles vont bien souvent seulement vétues d’un pagne en cuir et d’une multitude de bijoux artisanaux.
Ce sont d’ailleurs eux notamment que l’on vient voir ici. Ils se trouvent partout dans la région mais Opuwo en est le chef-lieu. Et c’est flagrant, à peine entré en ville qu’on en voit partout, marchant sur les trottoir, allant faire leurs courses. Choisir sa boite de conserve à côté d’une femme rouge, seins nus poussant son caddie c’est une expérience ! Mais il n’y a pas que les Himbas, la tribu des Hereros est également fascinante car les femmes continue de s’habiller à la manière des femmes allemandes qui sont venus les coloniser (et les exterminer) il y a plus de 100ans. On voit ainsi régulièrement des dames habillées d’immenses robes victoriennes avec leur tricone assorti. D’autres tribus parmi les Hamas ou d’autres moins connues se partagent la ville lui donnant un air complètement dingue, loufoque et fascinant comme c’est le cas nulle part ailleurs.
Pas tant de choix dans le logement non plus ici, on monte planter la tente dans le magnifique lodge de luxe qui domine la ville, l’Opuwo country Lodge. Piscine à débordement magnifique, vue encore plus belle que ce qu’on a vu avant, le batiment possède le plus grand toit de chaume du pays, bref, on est bien posé. Mais c’est d’ailleurs en s’installant qu’on se rend compte qu’un gros malin à planté une fourchette dans notre pneu neuf du matin, déprime.
Le lendemain on se rend au bureau des guides de la ville, un bâtiment plus ou moins à l’abandon où visiblement les touristes ne se rendent pas souvent. Là on rencontre notre guide qui nous explique comment aller avoir les Himbas. Alors bien sûr on aurait pû s’arrêter dans le premier village croisé et tenter notre chance, mais on a décidé pour une fois d’y aller avec un guide rien que pour nous, sans un car de touriste derrière, et qui nous expliquera, nous traduira ce qu’il se passe.
Pour cela on paie le guide, et on fait des courses pour les Himbas. Ceux-là vivent de la culture et de l’élevage mais les temps sont rudes et de l’huile ou du riz sont toujours les bienvenus. La guide qui est Himba fait les courses avec nous.
On roule ensuite une vingtaine de kilomètres pour nous rendre dans un petit village. Là on se présente au chef qui nous donne l’autorisation de nous promener et de prendre des photos si besoin. On vient rapidement à notre rencontre, les questions fusent, les rires, les explications. Seules les femmes et les enfants sont là, les hommes étant auprès des troupeaux. Nous sommes autant fascinés par eux que eux par nous. C’est un plaisir de les regarder vivre, il y a de la majesté dans leur manière de marcher pieds nus dans les pierres, de voir comme ils vivent de rien. Les enfants sont vraiment beaux, les traits fins, les yeux brillants, et les vieilles femmes mériteraient qu’on passe des heures à prendre leur portrait ou les regarder se coiffer.
On passe deux heures avec eux, qui passent en un clin d’œil malgré la chaleur. Diffile d’imaginer comment vivre ici, tout le temps, avec cette chaleur, des huttes de trois ou quatre mètres carrés et un lit en terre, de l’eau du puit
On repart avec déjà des souvenirs plein la tête. On n’a pas trop le droit de traîner, notre prochaine étape c’est la réserve d’Etosha et les réservations sont prises. On se promène donc juste dans Opuwo pour se ravitailler, un plouf dans la belle piscine, un coucher de soleil et zou !
Huuuum sympa la fourchette dans le pneu !
Encore une fois des photos incroyables. C’est rare de voir plus de portraits que de paysages lors d’un récit de voyage, mais c’est ce que j’apprécie ici. Ils ont l’air heureux et calme, loin de notre société. On les voit beaucoup sourire et te regarder, sont-ils demandeurs de poser pour des photos ou est-ce qu’ils acceptent simplement de jouer le jeu ?
Merci pour tous tes commentaires ! Ils sont très curieux et demandeurs, adorent se voir aussi car ils n’en ont pas souvent l’occasion !