Notre premier projet a visité est un orphelinat. Maud y a consacré sa vie et son terrain, elle contacte toutes les associations et ONG possibles afin de réunir des dons et faire tourner son école d’une centaine d’orphelins. Il a fallu demander à un sorcier de trouver de l’eau dans le terrain, forer, installer une station de traitement de l’eau, monter les bâtiments, créer une cantine etc… Nous nous sommes ici pour vérifier que les dons alloués à la création d’un poulailler pour la cantine ont bien été utilisés.
Tous les enfants nous épient, les blancs sont rares même s’il y a régulièrement des volontaires ici. Ils sont très curieux et raffolent de se voir en photo. Nous passons visiter les salles de classe puis on nous présente “papa-poule” qui gère le poulailler et nous montre ce qui a été fait. Maintenant le projet est plus ou moins pérenne même si beaucoup de poulets tombent malades à cause du vent, les poulets de chair sont mangés par les enfants, certains sont vendus et servent à racheter des poussins. Maud est contente mais elle a encore plein de projets en attente !
Le lendemain nous prenons la route pour Verettes. Nous sommes accueillis par la directrice de l’école que nous venons voir. Elle nous prête sa chambre dans l’école pour la nuit. A peine rassasiés de mangues, café et tamba que nous partons voir leur poulailler (oui ici c’est un bon projet permettant d’être autosuffisant en viande pour les écoliers). Le poulailler ici est en super état. Par contre ce n’est pas le cas du projet de pisciculture juste à coté, qui n’a marché qu’un an. Les tuyaux trop étroits se sont bouchés du coup tous les bacs sont asséchés.
Nous en profitons pour visiter la domaine de pisciculture d’un paysan du coin chez qui cela marche très bien, grand bassins plein de poissons entourés d’une grande pépinière et de dizaines de manguiers. Les mangues tombent du ciel et il y en a de partout, ils nous en donne d’ailleurs au moins 50 kilos pour les enfants.
Après avoir mangé on rejoint une communauté de paysans qui nous attend depuis 3h. Ils ont appris que l’on était par là et veulent nous présenter ce qu’ils ont fait. Des hectares de plantations parfaites de patates douces, manguiers, avocatiers, palmiers, tomates, carottes etc… On se balade pendant plus d’une heure dans des paysages magnifiques et ils finissent par nous expliquer qu’ils auraient besoin d’un don pour financer un moulin pour moudre les céréales et éviter ainsi à ce village de devoir se rendre à une heure d’ici. Et oui en Haïti on ne demande pas la mer à boire, juste un moulin mais il est vrai que dans ce pays n’importe quels travaux coûtent très chers et les paysans ne peuvent s’affranchir d’un investissement de 20.000$.
Nous rentrons finalement nous coucher après une journée épuisante. La nuit le sera aussi puisqu’on aura le loisir de surprendre des rats en train de fouiller dans mes paquets de crackers au milieu de la nuit. Ils passent par les fils qui pendant de partout pour descendre dans la chambre et venir ce servir !