Au matin la neige est encore tombée et c’est dans un paysage tout blanc et sous un ciel bleu que nous mettons les voiles.
Pour descendre nous avons décidé de nous rallonger afin de voir une route différente, on passera donc par Phortse, un beau village sherpa avant de redescendre sur Namshe Bazaar, une longue journée donc d’environ 7-8h de marche. Sur la descente on croise pas mal de têtes déjà vues plus tôt, ceux qui sont montés moins vite pour x raison et qui nous demande comment c’était et si ça valait bien le coup !
Les paysages sont toujours aussi magnifiques, surtout avec la neige qui enjolive tout mais on sent bien qu’on est en train de quitter les hauts sommets.
Arrivés à Phortse on se pose pour déjeuner avec sur la vallée et surtout sur la montée qui nous attend derrière. Il faut comme bien souvent descendre jusqu’à la rivière et remonter en face à la verticale un col de 800m, ensuite c’est “plat” jusqu’à Namshe !
Finalement le temps commence à se gâter sérieusement et c’est juste avant l’orage que nous arrivons à Namshe.
Là c’est de nouveau la bonne douche chaude (je suis retourné dans la même auberge pour être sûr d’avoir une bonne douche !), et la première bière pour fêter ça. Et bien on sous estime l’effet d’une pinte a 3600m après une semaine sans alcool en altitude !
Nuit réparatrice encore, de plus en plus facile de rester dormir avec l’altitude qui descend ! Je repasse le checkpoint de sortie du parc national de l’Everest et y rencontre Alizée, une française de Chamonix qui marche déjà depuis 3 semaines ! Nous avons le même projet de rejoindre Salleri à pied alors que tout le monde retourne prendre l’avion, on décide donc de faire le chemin ensemble et environ 4h plus tard, bien crevés (la descente raide pendant des heures avec le dos chargé ça casse bien les pattes !) nous arrive dans le creux d’une vallée où subsiste le pov’village de Surkhe, avec une auberge au bord d’une rivière glaciale. Les proprios sont aussi content d’avoir des clients que nous de les trouver ici, la prochaine auberge se situe de l’autre côté des 700m de montée qui nous attendent le lendemain (oui c’est ça la descente au Népal !). Ce soir c’est pâtes, seau d’eau chaude pour la douche et dodo à 20h !
Le lendemain nous commençons donc par la fameuse montée infernale, 2 bonnes heures de montée sans répit et derrière une quinzaine de kilomètres de “plat népalais” (entendez par là montées et descentes successives, faux-plats etc…). On croise des centaines de mules, des caravanes qui montent les marchandises sur le trek, nourriture, boissons, bouteilles de gaz etc… Le chemin est d’ailleurs littéralement couvert de bouse. Il fait maintenant plus chaud, pour la première fois je mets mon short, t-shirt, ici tout est beaucoup plus vert, on traverses des rivières où l’on a presque envie de se baigner. Les villages sont plus vivants, fini les refuges mais ici ce sont des habitations, où l’on reste à l’année, des enfants qui jouent, se douchent, se lavent les dents dehors, des écoles et toujours les petits marchands de tout et rien. Les gens sont contents de nous voir, il passe par ici moins de touristes et nous sommes encore au début de la saison.
Le midi on se pose dans un petit restaurant avec une vue magnifique, on y voit 7 différentes vallées de l’Himalaya, avec un dernier regard sur les grands sommets au loin. Grosse après-midi éprouvante, beaucoup de marche. Nous arrivons à Dumre ou nous pensons viser un dernier groupement de maisons pour y dormir, hélas quand on y arrive ce ne sont que des habitations, pas moyen de dormir. La dame nous dit que le prochain village est à 1h. Fatigués et las, on se met en route pour une dernière heure de montée mais le soir tombe déjà. Au bout d’une heure de marche nous sommes morts, nous sommes bien dans un village mais pas de refuges en vue, seulement des habitations. On croise alors deux porteurs à qui on demande, ils nous disent que le prochain refuges est à…1h de marche… Pas question de faire demi-tour, alors énervés, fatigués et dans le noir, on met nos frontales et nous résignons à monter encore. Une bonne grosse montée bien raide (ce fera ça en moins à faire le lendemain !) pour bien nous finir. On commence même à partir dans la mauvaise direction heureusement que quelques braves népalais nous remettent dans le bon chemin !
On arrive enfin à Numtala by night, douche direct, bière, manger, dodo.
Au réveil on sent que la journée de la veille a été dure. Mais aujourd’hui c’est le dernier jour avant de prendre le bus. Debout donc, pti dej et c’est parti pour encore un gros col à monter 1200m de dénivelé mais on a dû en faire 400m hier. C’est notre dernière montée et quand on arrive enfin au col on tourne notre dos une dernière fois à la vallée de l’Everest, nous en sommes bien loin à présent, maintenant c’est vraiment plus que de la descente, qui nous parait encore éternelle tellement on en peut plus de marcher. Finalement après un horrible chemin transformer en route poussiéreuse nous arrivons enfin à Salleri, d’où on prendra le bus le lendemain. Ici c’est tout petit mais c’est déjà un peu la ville, le prix de la bouffe a été divisé par 4 ou 5 mais celui des hôtels multiplié par deux, allez comprendre.
Enfin le lendemain, notre bus part à 5h du matin, mais au bout d’une heure et demi on est à peine sortis du village. Le bus public népalais c’est l’horreur, la frustration la chaleur la poussière les gens qui vomissent partout autours et surtout, des arrêts inexpliqués toutes les 10mn… Bilan, 14h plus tard nous sommes à Katmandou… La belle vallée et les sommets neigeux me manquent déjà…!
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