C’est parti pour la traversée des 8 lacs, un parc national manifique où on compte en fait 9 petits lacs tous reliés par un réseau de rivières sous-terraines. On attaque dré dans l’pentu, l’altitude se fait un peu sentir, on passe encore des yourtes isolées, partout les écureuils de terre nous épient et se cachent dans leur trou, au dessus de nous on ne compte plus les faucons. Au premier col on a une superbe vue sur le plus grand des lacs près duquel nous allons camper. On se tape un gros orage juste avant d’arriver au bord du lac dont le paysage rappelle un peu la Nouvelle-Zélande et on fait sécher (brûler ?) nos chaussures autour de notre premier feu de camps…
Le lendemain le paysage évolue légèrement et on reste sur le plat pendant une grosse dizaine de kilomètres, toujours au milieu des yaks, des chevaux, des écureuils et même de petits cochons d’inde sauvages, pour finalement atteindre un second lac bien plus petit. On installe le camp en hauteur pour une vue imprenable. L’après-midi on se lance dans la montée d’une petite montagne au côté pour avoir une vue d’ensemble. La montée nous casse bien les pattes mais on est largement récompensé par la vue d’où on peut voir d’autres lacs. On prend rapidement conscience du calme qui règne, personne, pas d’avion de route de véhicule, pas même de cloches aux animaux, le grand calme et juste le bruit du vent, une chose que l’on a presque jamais en France.
Le soir on prépare un grand feu de camp de toute beauté, double rangée de pierre, bancs en troncs d’arbre, grosse réserve de bois et jeu de carte jusqu’à ce qu’il y ait encore beaucoup trop d’étoiles…
Le lendemain je pousse un crie devant le paysage, les montagnes se reflètent parfaitement dans le lac, aucun mouvement et un grand soleil. Les mouettes, et oui, à 5000km de la mer, les mouettes quand même, sont toutes sur leur petit îlot. On attend patiemment que nos chevaux et leurs guides complètement bourrés arrivent car à partir de maintenant c’est à cheval que ca se passe ! (ô drame !). Et c’est parti, forcément j’ai le cheval le plus grand et qui est dressé pour la course, il veut toujours être devant et n’en fait qu’à sa tête. On quitte progressivement les lacs pour traverser un paysage un peu volcanique, rivières de pierres, un peu de forêt, une averse de grêle pour enfin arriver dans les grandes plaines cernées de montagnes, ca sonne pareil mais c’est complètement différent, c’est grandiose. L’herbe est verte et rase, on a toujours l’impression de marcher dans du beau gazon si on fait abstraction des bouse omniprésentes. On installe le campement près d’un belle rivière, l’occasion de prendre une douche ! On va ensuite rendre visite à une famille voisine qui nous fait goûter son Koumiss, le lait de jumen fermenté, qui selon Mélanie peut faire penser à de la bière, on est d’ailleurs obligé de lui retirer le bol… Encore un gros feu de camp avant le dodo !
Au matin après un café et quelques tartines on renfourche le dada, les douleurs de la veille se réveillent, on aurait envie de marcher surtout quand le cheval décide de trotter puis de galoper. Le paysage évolue encore et les montagnes devienne rases, les plaines infinies, on longe la rivière Olkhon quelques heures, on croise troupeux de chevaux de yaks, quelques motos et on arrive enfin aux yourtes de notre guide, on gare nos chevaux et s’en est fini. Là on retrouve nos affaires et notre dignité. Baignade dans les chutes d’Olkhon l’après-midi, l’eau froide fait un bien fou sous la chaleur de l’aprèm et on rentre aux yourtes, plantées au milieu d’un green de golf au bord de la rivère, coucher de soleil sur les montagnes depuis notre table de pique-nique avec bière et jeu de carte, le rêve…