Depuis longtemps je vois des photos, des reportages sur les chasseurs à l’aigle Kazaks, mais il faut savoir que leurs coutumes sont bien mieux gardées en Mongolie qu’au Kazakstan même. Notre chauffeur nous amène chez un chasseur reconnu, il est parti l’année dernière à Dubaï pour une compèt ! On arrive au matin, l’aigle est attachée derrière la yourte, à l’ombre, une cagoule sur la tête. Elle tourne la tête quand elle attend du bruit et on devine ses yeux perçants qui hélas ne peuvent nous voir.
Les mongols (et kazak du coup) on cette capacité à parler pendant des heures avec de gens qu’ils ne connaissent pas, ils peuvent rentrer dans les yourtes des gens comme dans des moulins sans forcément que les habitants n’y fassent attention, et enfin, il peuvent complètement vous ignorer pendant tout une journée alors que vous avez traversé la planète pour venir les voir et que vous êtes là, chez eux, littérallement dans leur lit.
Pas beaucoup d’informations donc pendant la journée, on se débrouille pour s’occuper alors qu’on est vraiment au milieu de rien du tout, 6 yourtes au milieu de kilomètres de steppes, les montagnes au loin. Alors on joue au basket (bassteppes ?), aux échecs, on fait le tour des animaux, des petits poulains tout neuf et finalement quand il revient (broucouille) de la chasse, monsieur enfile son costume d’hiver (et oui là on est en été, pas de chasse à l’aigle) et vient donner la becquée à son aigle. La bête voit enfin le jour, nous scrute, déploie ses ailes immenses et vient piocher dans la viande fraîche à grands coups de becs. On essaie de le porter, c’est sacrément lourd à bout de bras ! Ce n’est pas pour cette fois qu’on verra la bête capturer un renard mais la démonstration était belle tout de même.
La nuit passée à deux dans un petit lit en fer avec la famille, nous repartons le lendemain pour Olgii d’où nous devrons ensuite réussir à partir pour aller en Chine !