Nous sommes redescendus de notre lac Alaudin, nous sommes encore passés par la petite ville de Sarvoda pour trouver un chauffeur voulant bien nous emmener à Mergheb. Le village n’est qu’à une quarantaine de kilomètres mais il nous faut presque 2h pour l’atteindre. La route à la base pas trop mal se transforme en route pour 4×4 et longe une belle rivière dans une vallée très encaissée. Au bout d’un moment on voit apparaître des montagnes à la verticale au dessus de nous, on s’approche. La partie haute du village est au pied d’une falaise verticale de 1000m, un Yosemite Tadjik que les grimpeurs du monde entier viennent affronter.
On loge chez l’habitant comme souvent ici, contre monnaie bien sûr. 10$ par personne et on nous installe un semblant de matelas par terre. La famille est très accueillante et le grand-père passe un moment sur notre livre de traduction russe à nous apprendre toutes les bêtes et les plantes qu’il y a dans le coin.
Un sentier fait le tour du village par les hauteurs, sur les crêtes environnantes. D’un côté la vallée continue et la route toujours perilleuse continue de mener vers des villages encore plus isolés, de l’autre les hautes falaises et le village sans sa cuvette.
Une pause au sommet d’un gros rocher permet de contempler la vie qui passe ici, les paysans, les moutons, les ânes dans les champs ressemblent à des fourmis faisant je ne sais quoi. On rencontre l’un deux, en train de ramasser des fagots de luserne qu’il attache avec des herbes hautes bien choisies. On l’aide à finir sa parcelle alors celui nous emmène visiter son verger, à chaque arbres il nous cueille quelques fruits bien mûrs, pommes, abricots, prunes etc… Il nous guide ensuite chez lui au milieu des arbres fruitiers, ici les gens sont en autarcie alimentaire. A peine assis sous le regard intrigué du fils, que le thé arrive, le pain frais, la confiture d’abricot tout chaude. On y trempe notre pain sans arrêt, on pourrait la boire. Ce qui nous semblait être juste une pause goûter se transforme en dîner de 17h lorsqu’on voit la soupe arriver. Rassasiés on prend congé de notre bien gentil hôte.
Dans le village on ne passe pas inaperçu, nous sommes certainement les seuls touristes. Les gens nous interpèlent, posent des questions, veulent qu’on les prenne en photo, je ne me fais pas prier.
Dîner sur la terrasse et c’est l’heure de la douche. A l’arrière de la maison, dans une espèce de cave (qui est en fait une pièce normale ici) avec du carrelage au sol, on se verse des louches d’eau chaude du seau qu’on nous a donné. A côté les toilettes ne sont comme toujours qu’un trou au milieu de la pièce, ca fait bien longtemps qu’on a pas tiré une chasse d’eau !
Couchés de bonne heure comme c’est toujours le cas ici, dehors la pleine lune éclaire toutes les montagnes autours, on ne voit presque pas d’étoiles. Au milieu de la nuit on entend les loups hurler dans les alentours et les chiens leur répondre…
Au réveil à 6h c’est un long périple qui nous attend, direction Sarvoda, puis Dushanbé, puis la frontière, puis Dénaou en Ouzbékistan puis si tout va bien le soir nous atteindrons Samararcande…
Je tombe dans votre blog, et super satisfait des articles <3
Merci beaucoup !!