Encore un frontière du bout du monde. Partis de Taskargan avec Kevin, un français qui se lance dans la même épreuve, nous sommes dans un taxi parti de Kashgar pour le premier checkpoint chinois. 1h30 de route plus tard et nous y sommes. Contrôle des passeport, derrière on nous met dans un second taxi pour aller au second checkpoint. Une bonne heure à rouler à 160km/h sur une autoroute où on ne croise absolument personne et où les seules habitations alentours sont des maisons de militaires.
On roule dans un décor dingo, sûrement plein de curiosités naturelles et de chouettes points de vue que personne n’ira jamais voir car nous sommes en territoire très surveillé chinois. On passe le second contrôle et le taxi nous amène un peu plus bas d’une côte, en territoire Kirghize, au milieu de nulle part, il n’y a rien du tout, une vieille route, personne. On commence à marcher et une voiture arrive, nous demandant un prix qu’on est forcément prêt à payer car on a aucune idée de la distance à parcourir. Il nous amène à la douane Kirghize, beaucoup plus relax, un coup de tampon et hop, nous sommes au Kirghiztan !
Après bien 3/4 d’heure négociation entre 3 kirghizes, trois français, une russe et un chinois, on embarque finalement tous (ainsi qu’un vieux Kirghize complètement bourré) dans un taxi hyper cher pour Sari Tash, hameau où les routes se croisent entre nous qui arrivons de Chine, celle qui monte à Osh et quelle (la fameuse Pamir Highway !) qui descend au Tadjikistan. La route est incroyable, on est dans la vallée de l’Alaï, on longe une grande chaîne de montagnes toutes blanches, pleines de glaciers. Il faut dire qu’on roule à 4000m d’altitude, ce qui donne une idée de la taille des sommets, au loin le Pic Lénine est à 6100m… On est censé ne pas rester ici pour le moment et prendre la route du Pamir, mais en arrivant à Sari Tash on réalise qu’on ne pourra toujours pas retirer d’argent, qu’il n’y a toujours personne prêt à nous changer nos Euros, Dollars ou Yuans, qu’on est donc bien toujours dans la merde et qu’on va donc devoir monter jusqu’à Osh avec les autres, avec, vu la route, peu de chance qu’on revienne par ici…
C’est ainsi qu’on arrive à Osh après une très longue journée de multiples transports. On a tiré un trait sur la route du Pamir et le Pic Lénine, ce sera pour une autre fois. On compense notre peine en allant manger une bonne pizza, un cocktail et en prenant un “bel” hôtel (un grand truc soviétique avec piscine). Aller en plus on a enfin Internet, adieu la censure chinoise, bienvenue au Kirghiztan !
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