Il nous a fallu une journée entière de transport pour arriver au lac de Song Kul. Partis à 7h du matin avec un taxi jusqu’à Jalal-Abad, on est ensuite monté dans un second taxi avec une autre personne jusqu’à Kazerman, ancienne ville minière aujourd’hui presque invisible au milieu de nulle-part. Devant notre envie inexistante d’y passer une nuit nous avons demandé à notre chauffeur de poursuivre jusqu’à Song-Kul. On roule pendant 5h de plus dans des paysages spectaculaires dignes de la planète Mars. Au sommet d’un col le paysage est dingue, des montagnes érodées par la pluie à perte de vue, pas d’habitation, on se croirait vraiment sur une autre planète. Et pourtant s’y cachent de petits villages, sortes d’oasis vertes au milieu du désert. Les cimetières sont beaux avec les tombeaux en forme de petites maisons toutes avec une petite lune ou une petite étoile au-dessus. Changement de décor encore alors qu’on attaque la montée du col menant au lac, ici sapins, montagnes escarpées, on a l’impression de monter en stattion de ski. Nous voici finalement à 20h, à 3000m d’altitude devant un des plus beaux lieux du pays, le lac Song-Kul.
Ici il n’y a rien, quasiment personne n’y vit, surtout pas à l’année. Juste quelques groupes de yourtes qui accueillent les touristes de passage. Le lac fait une vingtaine de kilomètres de long et est situé dans une cuvette entre deux cols. Contrairement à ces derniers qui sont couverts de sapins, ici pas d’arbres, on se croirait dans les grandes plaines mongoles.
Le lac est d’un bleu particulier, unique qui change au cours de la journée, un contraste superbe avec la couleur des plaines. Il fait frais, on dine dans une grande yourte bien chauffée, la nuit le vent est froid mais la qualité du ciel dénué de toute polution visuelle donnerait envie de dormir dehors.
Au lendemain alors qu’il n’y a quasiment plus que nous dans la camp, les jeunes sont tous sur leurs chevaux à jouer au Boutzaki, ce jeu ancestral où le but est, toujours à cheval, d’aller chercher une dépouille de chèvre et d’aller la déposer dans des buts, ici un grand pneu. Bien sûr il fait être très rapide et les coups sont permis !
On passe la journée à marcher autours du lac, l’idéal serait d’avoir une moto pour en faire le tour et aller un peu partout, mais on se contente de nos gambettes et la vue est belle où qu’on soit. Le lendemain, après avoir passé la nuit à batailler avec un petit mulot trop mignon qui avait bien décidé d’explorer toutes nos affaires en quête de quelque-chose à grignoter, on se lève à 5h30 pour prendre la route en direction du lac Issyk-Kul…
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