L’Islande, autre planète. On a tous vu les images de ces cascades impressionnantes, variées, de ces glaciers, ces icebergs qui rejoignent la mer, ces étendues montagneuses et désertiques, ces geysers, ces volcans. Magique.
J’avais déjà eu l’occasion d’aller en Islande, en juin. Ciel bleu, soleil constant, pas de nuit, des couleurs tout le temps, une lumière incroyable.
Alors voilà, quitte à retourner en Islande pour quelques jours, autant que ce soir pour voir les choses différemment ! Nous voici début février, tempête de neige ! Nous avons réservé auprès de rentawrek un utilitaire aménagé pour le camping. Deux places, et à l’arrière un lit double, des caisses avec le nécessaire de camping et enfin et surtout, un chauffage pour les nuits glaciales ! Le tout pour une petite centaine d’euros par jour, au prix de la nuit dans les hôtels et restaurants, le calcul est vite fait ! Bon ok le confort n’est pas le même mais la sensation de liberté n’a pas de prix 😉 !
Premier jour, nous partons au sud, direction Skogar. Sur la route nous passons un col où la route n’est devenue qu’une épaisse couche de glace, merci les quatre pneus clou ! On passe devant la belle Selgalandsfoss, cascade emblématique car située dans un bel arc de cercle et derrière laquelle on peut circuler. Hélas la glace omniprésente condamne le chemin. Double hélas et première constatation, l’Islande à bien changé. L’explosion du tourisme est un fait. Il y a 6 ans, on trouvait un simple parking en gravier au pied de la cascade, that’s it, on était seul. Aujourd’hui, en février alors que le soleil est déjà couché, le parking est blindé, un deuxième immense a été construit à côté. Chaque parking est payant : 7euros ! (il n’y a rien à 30km à la ronde hein) On trouve aussi désormais une petite boutique souvenir et un café. Un car de touristes arrive, tristesse.
Nous continuons jusqu’à Skogafoss que l’on ne découvrira qu’au lendemain car il fait nuit. On se gare sur un espèce d’emplacement réservé aux campeurs, un simple parking qui entoure un chalet avec des toilettes, douches et quelques tables en piteux état. Quelqu’un est censé passer prélever 10euros par personnes pour accéder à cette misère mais je pense qu’en hiver personne ne passe.
Au réveil nous sommes les premiers au pied d’une autre cascade mythique, Skogafoss. Un impressionnant rideau qui tombe de 80m de haut, avec au loin la mer. On se permet de faire notre café face à la cascade quand les voitures commencent à arriver. On monte les nouveaux escaliers qui permettent d’arriver au sommet, vue magnifique, froid mordant. Belle lumière alors que le soleil se lève, il est 10h. Le parking se rempli mais déverse des touristes qui restent majoritairement en bas à se selfiser devant la chute, on en profite pour faire une petite balade au calme en haut dans un cadre somptueux.
On prend la route toujours au sud avec le secret espoir d’aller marche jusqu’à une fameuse épave d’avion échoué sur la plage, original et très photogénique. Hélas le parking devant nous rebute, c’est dingue le nombre de personnes qui sont prêtes à faire 2h de marche en ligne droite dans un désert glacial pour aller voir ceci, l’idée de ne même pas réussir à avoir une photo sans personne devant nous raisonne, on trace.
On arrive à une autre belle étape : Vik. Ici, effet Vaporub ! La mer borde ce village en une immense et magnifique plage, peut-être une des plus belles au monde en son genre, un sable noir comme la nuit (en hiver), de gros rouleaux qui laissent une écume blanche très contrastée, des falaises vertigineuses à droite ainsi que de grand pics isolés dans la mer. Cadre absolument magnifique, idéal pour un petit café soluble en plein vent… On passe évidement par la petite église tant photographiée qui domine le village. Hélas, modernisation constante, le petit près gorgé de lupins trop mignons et tellement photogéniques a laissé place à un grand parking moche…
Tout le long les paysages sont grandioses, comme 6 ans auparavant, mais en version gelés cette fois. Le pays déborde d’eau, des parties de champs sont inondées et crée de grandes patinoires. On ne croise pas trop de voitures, l’impression de solitude existe encore.
On aperçoit un phénomène étrange dans le ciel, ce que l’on prend d’avoir pour une aurore boréale en plein jour est en fait un nuage arctique, un nuage aux teintes de l’arc-en-ciel qu’on ne peut voir qu’à ces latitudes.
On se gare à l’approche des premiers glaciers pour aller voir la cascade (oui encore !) de Svartifoss. Il faut 30mn de marche pour la voir déjà de loin, une belle chute au milieu d’une falaise de roche basaltiques en forme de grand orgue d’église. Très belle mais hélas on arrivera pas à l’approcher, la dernière partie du sentier est une grande piste de bobsleigh au bord du vide, sans nous ! On redescend toujours sous le grand nuage arctique qui commence à disparaître dans la nuit et on finit la route jusqu’à Jokursarlon. Là il commence à pleuvoir et venter, on se gare sur le parking autorisé et les éléments se déchaînent pendant qu’on dine et s’apprête à passer la nuit…