On a presque cru qu’on allait passer la frontière rapidement, au moment de passer la dernière barrière un militaire nous demande notre”déclaration de véhicule”, kézako ? Retour marche arrière, bataille avec l’administration et surtout la dizaine de types qui n’ont pas envie de faire la queue pour finalement avoir un papier tamponné (utilité zéro) et pouvoir sortir.
BIM, choc, pourtant on est pas loin mais claque brutale. La route en prend un coup, on cherche le bitume, niveau voiture on est passé sur un 80% de Lada défoncées, niveau villages on est passé sur une ambiance Tchernobyl. L’impression qu’il n’y a plus personne, tout est défoncé ou abandonné. Des grand bâtiments gris fissurés, des tours industrielles d’une époque révolue, de grandes maisons dans un état pitoyable, et des immeubles d’un gris austère improbable où apparement les gens vivent encore. Ici le passage du communisme n’a pas laissé une jolie trace !
Alors par contre la nature est présente, on avance dans la vallée de la rivière Debed qui a creusé un profond canyon au milieu des montagnes et des arbres. Pas grand monde sur la route, pas grand monde tout court d’ailleurs. On fait un stop pour visiter un vieux monastère à Senahin, magnifique et nous sommes tout seul avec une belle lumière de fin du jour. Un peu plus haut on aperçoit une chapelle toute seule, un coup de 4×4 un peu énervé et nous y voilà, ce sera notre spot pour la nuit, on domine le village, la ville, le canyon.
Décollage pas trop tard, on sort finalement de la vallée pour rejoindre le lac Sevan, immense et beau, sauvage, on en voit presque pas le bout. On fait escale sur une grande presqu’île très touristique, l’occasion de faire un resto et de gouter la spécialité locale, la délicieuse truite ! On grimpe aussi voir la vue depuis les monastère qui domine la presqu’île comme bon nombre de touristes.
On prend la route de la capitale, Erevan mais un peu avant on bifurque au sud pour aller voir un vestige qui a la côte, dans le petit village de Garni, à flanc de falaise se trouve une vieille acropole. Visite rapide mais chouette lieu. On s’arrête aussi dans un immense cimetière qui domine Erevan. Ici les tombes sont impressionnantes, très grandes et avec la photo du défunt gravée dans la pierre !
Arrivée à Erevan sous une grosse chaleur. On se boit un coup dans une rue de la soif très agréable pour chopper un peu de wifi et trouver un hôtel, et directement cette ville nous plait. Très agréable, vivante, ombragée, des fontaines d’eau potable à chaque coin de rue, des arbres, des terrasses, des petits stands à café tous les 50m, il y règne un bon vivre qu’on pourrait retrouver dans un mélange de Paris et de Berlin. On trouve forcément quelques affiches de Charles Aznavour par endroits. Le soir délicieux resto local où on s’en met plein la panse pour presque rien. On profite encore du lendemain matin pour arpenter la ville, le centre ville est faisable à pied et c’est bien agréable.
La chaleur a raison de nous et on se fait une joie de prendre la route pour notre prochaine destination, la montagne et la grosse, le Mont Aragats, 4100m juste derrière Erevan. En à peine 2h de route nous sommes déjà sur les flancs de l’ancien volcan. On visite une grande forteresse abandonnée qui avait pour but de contrôler toute la vallée (devaient courrir vite les mecs…) puis on continue à monter. On perd bien vite en température pour finalement arriver au lac à 3200m d’altitude. Ce sera notre camp pour la nuit. Il y a déjà quelques tentes, d’ici on a une vue magnifique sur le Mont Ararat cette fois, celui encore plus gros qui se trouve en Turquie avec bien plus de neige !
Un petit apéro et une bonne platrée de pâtes, on passe une nuit bien fraîche à cette altitude et on se réveille à 7h, à la fraîche aussi pour partir affronter la bête. L’Aragat a 3 sommets principaux, le sud est le plus bas (3900m) et le plus facile et direct, le nord est le plus haut, 4100m mais aussi le plus difficile et technique, le ouest atteint 4009m, il est joignable facilement depuis le sud et c’est celui-là que nous montrons ! Chouette paysage, vue l’impressionnant Ararat en face, précipice en arrivant en haut, une montée très raide pour atteindre le sommet et une vue à 360° sur cette région volcanique. Redescente au 4×4 par une voie improvisée, le tout plié en 5 heures.
On reprend la route vers le nord, paysage de campagne encore différent, moins arboré, mais toujours sauvage. La chaleur est revenue, on passe une frontière où cette fois nous sommes seuls, un peu de piste et nous revoici en Géorgie !
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