Le réveil sonne en plein milieu de la nuit, je compte quatre piqûres de moustique mais j’en ai sûrement plus. Un coup d’eau sur la tronche, mes affaires sont prêtes, je sors attendre le taxi. Il arrive, je me couche dedans, tcho.
Réveil 4h plus tard, je suis à Senduru. Entre temps je suis passé dans un minibus avec 7 autres personnes (mais j’ai quand même dormi allongé sur les 3 derniers sièges). D’ici (oui évidement après le traditionnel pancake à la banane) je prépare mon petit sac à dos avec les affaires dont j’aurai besoin pour les 3 prochains jours de marche sur le Rinjani, ce volcan sacré, le second plus haut d’Indonésie avec ces 3726m de haut. Il est toujours en activité et à pété en 94 puis en 2010.
On nous charge difficilement à l’arrière d’un pick-up jusqu’au point de départ et c’est parti pour 2000m de dénivelé aujourd’hui ! Nous sommes un groupe de 8 touristes, un guide et 4 porteurs. Les porteurs sont impressionnants. Deux paniers tissés accrochés à un bambou, le tout à même l’épaule, entre 20 et 30kg, et le tout en tongs ! Lorsqu’enfin la marche est terminée, eux commencent à installer les tentes et préparer à manger ! En descente ils vous dépassent en courant dans la pente super raide pour commencer à préparer à manger pour quand on arrive !
Après environ 5h de marche et une dernière partie particulièrement raide on arrive au campement. Nous sommes en plein sur l’arête du cratère, la vue est magique. Dans le fond, un immense lac tout bleu, au milieu duquel trône un autre petit volcan en brulant d’activité, de l’autre côté la mer de nuages avec au loin Bali et le Gunung Agung qui dépasse.
On profite du magnifique coucher de soleil et direction la tente pour une fraîche nuit.
Le lendemain debout 6h, café, thé, les porteurs sont déjà à l’attaque, le lever de soleil aussi. Plus aucun nuage, on voit tout dont les îles Gili en face où l’on devine les belles plages et les gueules de bois.
Aujourd’hui on descend dans le cratère et on rejoint le lac. PLOUF ! Oui vous avez bien entendu, une fraiche baignade dans les eaux claires du lac qui est même rempli de poisson. Curieux de se baigner dans un cratère avec un volcan en activité derrière mais quel bonheur vu la chaleur !
Vingt minutes plus tard cette fois c’est dans des sources chaudes, au pied d’une cascade qu’on va tous faire plouf ! Là aussi ca passe plutôt bien, et lorsqu’on revient, le déjeuner est prêt, au bord du lac. La détente était la bienvenue vu la montée qui nous attend ensuite, on passe environ 2h avec un dénivelé correct puis 1h30 dans un véritable mur, une montée super raide et sans fin, pendant que je sue dedans je me demande comment font les porteurs en tong avec leur chargement pour passer ici…
Arrivés au campement, nous sommes de nouveau sur l’arrête du cratère, 1000m plus haut que le lac mais encore à 1100m du sommet ! On se couche sous les étoiles, avec les villes là-bas en bas et le soleil qui nous fait son superbe spectacle quotidien.
Debout 2h, aie. Habille-toi parce qu’il fait froid, bois ton thé, non moi jvai prendre du café là… On s’en fout, prends ton K-way ya du vent, mets ton sweat parce que ca caille, enlève ton sweat parce que tu transpires dedans, fais une pause, bois de l’eau, bois encore, on est à plus de 3000, fais une pause, regarde les gens en chier et les frontales qui sont plus haut puis toutes celles qui sont encore plus bas, dépasse des frontales assises qui respirent fort, marche doucement mais marche dans les empreintes sinon tu glisses dans le sable, marche, marche, respire, bois, depasse des frontales, depasse ton guide, trouve ton rythme, appuie-toi sur ton baton, arrête de reculer dans le sable, depasse des porteurs, depasse des frontales, depasse la dernière frontale : « take care », marche et arrive au sommet, seul dans le noir, dans le vent, avec toute l’Indonésie plus bas et le silence, trouve la pancarte qui indique le sommet, prends toi en photo avec, oui ca rend rien il fait nuit, profite encore du silence puis dis bonjour à la frontale qui vient d’arriver, puis à tout le monde, puis à ton groupe, puis contemple le lever de soleil qui t’as fait lever si tôt, oui, c’est trop beau, c’est pour ça que tu es venu…
Autant la montée était infernale, la descente est presque un plaisir, le paysage dont on ne voyait rien est tout beau tout ensoleillé et au lieu de galérer on peut à présent courir à la verticale dans le sable qu’on a maudit en montant. Retour au campement, gros petit dej puis c’est parti pour les 5 autres heures de descentes dans la poussière. Le soir, je suis à Sengigi, je me douche (oh YEAH) et je mange une gros hamburger (OH YEEAAH). Over.