Petit dej, pris, plein d’essence fait, GPS allumé. Direction d’abord au nord, vers un spot qui n’est pas encore dans les guides de voyage, la rainbow valley.
Sur la route on voit nos premières vigognes sauvages, en troupeau avec les petits, belles, élancées, puis des guanacos au loin, puis des troupeaux de lamas eux bien domestiqués. On quitte la route pour la piste de plus en plus étroites et nous voilà au final dans une vallée assez folle, un paysage complètement lunaire qui passe par toutes les teintes. Des colonnes ocres se dressent comme dans monument valley, une piste passe au milieu, une seule autre voiture de touristes à l’horizon. On se balade un peu partout, j’envoie le drone explorer les hauteurs (on se croirait dans un film de SF hein ?), on monte sur des gros tas de caillou puis finalement on reprend la route de San Pedro, ravis de notre petite exploration.
San Pedro direction notre cantine, une rangée de petites échoppes un peu derrière le centre où les menus sont bons et vraiment bons marché. Le cuistot nous accueille toujours tout sourire, pas contre pour les toilettes il faudra repasser…
Rassasiés on part cette fois au sud est en direction de Toconao, qui contrairement à ce qu’on nous avait annoncé ne nous donne pas franchement envie de nous arrêter. On roule on roule, le paysage évolue, altiplano clairement, sauvage, notre gauche est bordée par une barrière de volcans avec juste derrière on l’imagine, la Bolivie ? Et non, l’Argentine. car nous sommes pile à la frontière des trois pays. On passe Socaire qui, sorti de sa petite église, n’a pas l’air très fascinant, et on commence à prendre de l’altitude car nous sommes à 4000m. On aperçoit des troupeaux de vigognes au loin et on croise nos premiers niandus, ces petites autruches d’Amérique du Sud, assez peureuses mais qui se retrouvent à poser devant des volcans enneigés.
La route prend encore de l’altitude et arrivés à 4300m nous sommes devant la laguna Miscanti, absolument magnifique, d’un bleu profond, immense et isolée, entourée de sommets légèrement enneigés. Paysage du bout du monde, une peinture sublime. On enchaîne un peu plus loin avec la lagune Minique elle aussi très graphique et préservée.
Route de retour, que de la descente jusqu’au Salar d’Atacama. Là on prend la mauvaise décision de tester une piste qui part dans le désert de sel. Tout d’abord elle ne servira pas à grand chose sauf à nous perdre du temps car elle mène au milieu de nulle part, puis on décide de s’embourber. 4 couillons en train de pousser un 4×4 (qui est en fait un 2×4 hein !) qui s’enfonce dans la boue à environ 4 mètres de la piste… Nos cerveaux et nos muscles encore chauds, on s’en sort juste à temps pour aller voir le coucher de soleil et les flamants roses (avec une petite bière et des chips, on avait prévu) disparaître dans la pénombre. Sur le retour, la lueur des derniers rayons du soleil fait vite place à un ciel étoilé comme on n’en voit peu, et qui font la célébrité de cette région. Je pose l’appareil 20 secondes sur la route…
Le lendemain départ pas trop tôt pour éviter tous les tours qui partent en même temps. Direction nord cette fois pour aller voir une des zones de geysers les plus hautes du monde, j’ai nommé El Tatio. Une grosse heure de route dans un décor fou. Des longues lignes droits avec pour seul horizon les volcans. Sur la route un jeune renard nous regarde et s’approche en espérant probablement qu’on lui laisse à manger. Lorsqu’on arrive il n’y a plus grand monde. Les fumerolles qui sont plus actives le matin se font un peu timides mais l’endroit reste impressionnant et on profite des sources chaudes rien que pour nous dans un décor magnifique. Pour compléter le tout un autre renard vient nous regarder au bord de la piscine, magique !