La frontière est derrière mais l’Okavango coule toujours à l’Est. Nous sommes au Botswana, on roule toujours à gauche et l’état des routes se dégrade encore, ici les nids de poule sont de vraies basse-courts !
Le Botswana est pour nous un domaine inconnu même si l’on a entendu parlé des principaux sites touristiques : les pans, le Chobe, et le fameux delta de l’Okavango que nous sommes en train de rejoindre. Et oui, Botswana seul pays au monde où un fleuve vient se jeter sans trouver la mer, créant ainsi un immense delta dans la savane, réseau innombrables canaux et rivières plus ou moins profondes selon la saison. Evidemment bien des tribus vivent dans ces terres et il est impossible d’utiliser les 4×4, alors on se déplace en Mokoro, ces petites pirogues traditionnelles très basses et étroites (instables donc !), capables de circuler même avec seulement une dizaine de centimètres de fond.
Après notre nuit à mi-chemin au Swamp Stop à Sepopa, un camping sympatoche au bord du fleuve, nous prenons la route pour Maun. Il nous faut 4h pour faire les quelques 200km de route défoncées. Premier avertissement de la police qui aime bien se cacher dans les zones limitées à 60km/h aux abords des villages…
Maun est une ville, minuscule mais une vraie petite ville comme on en avait pas vu depuis bien longtemps, banques, supermarchés, du monde en permanence et même des pubs ! C’est aussi la principale base touristique du pays, ici tout le monde transite. Nous on plante la tente au Old Bridge Backpacker Camp, une institution ici. Au bord de la rivière comme beaucoup, un chouette bar en bois accueille une grande partie des sacs à dos de passage en Afrique. Pizzas au feu de bois, mini-piscine, cocktails, à priori même les expats vivant ici viennent boire un coup le soir.
On réserve pour le lendemain un tour pour visiter le delta. Un tour car oui, il est impossible d’y aller par ces propres moyens. Départ en bateau rapide à 6h du matin, pendant une bonne heure nous passons de canal en canal, au milieu des oiseaux. Les rives sont en herbes hautes, parfois des maisons des enfants vivant loin de tout, des villages qui paraissent inaccessibles. On arrive finalement au point de départ des Mokoro. Ici un village créé par ceux qui nous emmènent en pirogue. Ils vivent ici et toutes les agences passent par leurs services, l’argent étant distribué à tour de rôle de manière équitable. Nous sommes donc juste tous les deux et notre pilote, debout en équilibre à l’arrière du Mokoro, poussant sur son bâton pour nous faire avancer, choisissant l’itinéraire au milieu des herbes et des éléphants. Car oui à peine partis nous voyons trois éléphants juste au bord de l’eau. Impossible de passer car on serait bien trop vulnérable, l’éléphant qui décide de charger va bien plus vite qu’une petite pirogue à contre-courant !
Pendant deux heures environ on circule dans des canaux de plus en plus petits, à la fin c’est limite juste une trace de pneu dans l’eau, nous accostons. Promenade à pied sur une île à la découverte de la faune. Il fait très chaud et nous sommes à découvert et on nous explique qu’ici circulent lions, rhinos, éléphants et compagnie ! Pas d’armes évidemment car il est formellement interdit de tuer un animal. On voit d’abord la Baboon Spider, grosse mygale grise et poilue qui vit dans des trous dans le sol, mortelle, elle a la capacité de sauter… Nous sommes en tong, génial. Pas grand monde sinon, il fait trop chaud, mais on arrive finalement au milieu d’un troupeau de zèbres et de gnous (souvent ensemble car les gnous ont du flair mais voient mal, l’inverse pour les zèbres). Retour en Mokoro, sans frayeur, sinon que le spectacle calme de la nature qui s’apprête à bien changer prochainement, pour la saison des pluies qui va commencer, où tout ce que l’on voit sera recouvert par l’eau !
Pour vraiment en voir plus du delta il aurait fallu faire un petit tour en avion (mais il n’y avait plus de créneau nous allant) ou se rendre à la célèbre réserve de Mauremi faire des safaris. Le problème de cette réserve, c’est qu’elle n’est accessible qu’avec un très bon 4×4 ou en avion, ensuite les prix sur place sont très élevés, ce sera donc l’objet d’un autre voyage !
Quelques secondes du trailer de la video du Botswana avec au début le delta de l’Okavango au drone…