4 ans plus tard, de retour à Magagascar, l’île rouge qui nous avait tellement plu ! Cette fois-ci petite mission de reportage pour la région Nouvelle-Aquitaine, qui à une antenne à Miarinarivo et sponsorise une multitudes de projets de développement.
Mon contact sur place nous a programmé trois journées intenses de déplacements et rencontres afin d’avoir un maximum d’images sur toutes les organisations locales et leurs actions.
Aussitôt sorti de l’avion que Toltra m’attend et nous voici partis à une centaine de kilomètres d’Antananarivo, la capitale. Trajet qui aurait pu se faire en 1h30 le soir, on le fera en 4h à cause des nombreux bouchons liés au lundi de Pâques (oui, fallait pas prendre un vol aujourd’hui !).
Miarinavo est vraiment une petite ville même si c’est la préfecture de la rétion Itasy. Peu de chances que ce soit votre première destination si vous venez en tant que touriste car l’Itasy n’est pas renommée pour ses spots touristiques exceptionnels ! On est plutôt dans la ruralité mais le décor est somptueux, collines vertes, rivières, pins et rizières à perte de vue. La région doit son nom au lac Itasy qui sera notre première destination.
Pendant trois jours j’ai l’occasion d’arpenter la région, on rencontre des agriculteurs lottis au milieu de nulle part mais dont les vergers font réver, des lycée agricoles sur les hauteurs des collines où les étudiants se font un plaisir de nous montrer leurs productions. On visite également un petit village où un réservoir et de nombreuses fontaines d’eau potable ont été installées.
Après cette mission de trois jours en Itasy, il est temps d’aller se reposer. Le problème à Mada c’est que tout est extrêmement loin. Tout est long, les temps de trajets sont énormes, les avions très chers et souvent annulés. Aller à Morondava voir les baobabs depuis Tana prend environ 16 heures en bus, l’aller en avion coute 180€. Idem pour à peu près n’importe qu’elle destination un peu sympa depuis la capitale.
Du coup je décide de retourner à Andasibe, une bourgade à 150km de Tana (4-5h en bus quand même hein vu l’état de la route) bien connue des voyageurs pour son parc national qui regroupe pas mal d’espèces de lémuriens entre autres. Nous y étions déjà allé lors du précédent voyage, mais on ne va pas se plaindre d’avoir une seconde chance d’aller voir la faune endémique de Mada !
Séjour au Lemur’s Lodge, piscine verte mais fraiche, Marcel le maitre d’hôtel nous organise une petite pétanque pour le soir (invaincu en deux jours !). Le soir même je fais une petite balade avec Olivier, un guide local, qui comme il y a 4ans m’emmène marcher de nuit sur la route qui mène au parc, avec des lampes torches, pour aller voir les bêbêtes. On y voit le microcébus, tout petit lémurien, de petits caméléons bien endormis ou qui font tout comme et un boa traverse la route devant nous au moment de repartir !
Le lendemain matin visite du parc, balade de 2h avec Olivier. Au bout d’une trentaine de minute il aperçoit des Sifakas, parmi les plus gros lémuriens ils sont très colorés et beaux. Je me rapproche et ils n’ont pas peur, il font leur petite vie tout autours de moi tout seul pendant bien 15minutes avant de se rapprocher du chemin et que d’autres touristes n’arrive me sortant de mon moment privilégié. Un peu plus loin, il faut dire qu’on les entends de loin avec leurs 90db, on trouve un couple d’Indri, le plus grand lémuriens, noir et blanc. Ils sont peinards dans les arbres et nous font rapidement l’honneur de leur cri assez impressionnant.
L’après-midi c’est piscine, travail et pétanque, mais je décide de renouveler l’expérience le lendemain matin dans le parc avec un groupe de français pour une nouvelle balade de 2h30. Grand bien m’en a pris car assez vite nous voyons deux nouvelles espèces de lémuriens, et petits lémuriens bambou et les lémuriens marrons qui, à chaque fois, nous passent juste à côté faire leur spectacle.
C’est l’heure du retour, et au moment d’attendre 3h le bus Cotisse au bord de la route je décide de grimper à l’arrière du pick-up des français pour qu’ils me posent à Tana. C’est parti pour plus de 3h de route dans une benne avec des sacs, en plein soleil, avec un chauffeur qui alterne entre accélérer rapidement jusqu’à 100km/h pour ensuite piler sans arrêts. Tous les malgaches font de sacrés têtes lorsqu’ils me voient à l’arrière du pickup ! On me lâche à un croisement d’où je négocie ensuite une moto taxi avec le fin fond de monnaie qu’il me reste. La première moto ne démarrant pas je monte finalement derrière un petit jeune qui ne sait pas trop où il va, du coup c’est moi qui le guide au GPS en essayant de ne pas tomber du scooter avec mon sac à dos de 20kg sur les épaules !
Un bon diner et une bonne nuit au Sakamanga, l’institution de Tana qui n’a pas changé, car demain c’est départ pour la France (retard de 12heures au départ, merci Kenya Airways !).