Nous quittons (enfin) El Chalten avec un temps magnifique pour 12h de bus (hier il pleuvait des cordes quand on a tenté le stop) en direction du nord, par la célèbre route 40, une des plus longues du monde, qui vient descendre ici jusqu’au fond de la Patagonie. La partie que l’on traverse est essentiellement de la pampa à perte de vue et par-ci par là de magnifique lacs aux couleurs improbables, résultats de la fonte des glaciers.
Nous arrivons progressivement à Los Antiguos, dernier village argentin puis Chile Chico après un passage de la frontière. Nous sommes le 31 décembre, et au bord du ma-gni-fique lac Buenos Aires, au Chili.
Pour le réveillon ce sera menu 31 dans le seul restaurant ouvert du village, où l’ambiance est bonne enfant, on se fait tous les bise et on respecte la tradition chilienne à savoir, 12 raisins et une cuillère de lentilles, un peu de bulles pour faire passer tout ça (du cidre en l’occurrence) !
On se réveille tôt le lendemain, le temps est parfait ce qui nous change du sud et on saute dans le ferry pour traverser le lac en direction de Rio Ibanez, encore un bout de village perdu au bord du lac. Ici notre poisse des transports continue, pas de bus le 1er janvier et tout est fermé. Après plus de 4h de stop assis au bord de la route sans voir une voiture passer, on se résout à encore perdre une journée lorsqu’on trouve enfin un mec qui rentre dans notre direction avec son minibus.
Le paysage a complètement changé, nous sommes donc de l’autre côté des Andes, coté pacifique donc et ici il pleut 7 ou 8 fois plus que côté argentin. Tout est vert, végétation abondante, rivières, les arbres poussent même sur les falaises et c’est très montagneux. Des vaches partout et encore de la neige en altitude, on se croirait en Suisse.
Nous arrivons donc à Coyhaique, seule « grande ville » du coin (donc on est dans tout sauf une grande ville hein…). Nous atterrissons chez Stefani, une gentille mamie qui nous reçoit chez elle dans la chambre d’amis. On fait notre petite vie dans sa maisonnette pleine de bric à brac puis on part se renseigner pour la suite de notre voyage.
C’est officiel, la Patagonie chilienne c’est nature, c’est sauvage et c’est tout juste naissant, en développement. Très peu de transports (et encore on est en été, l’hiver c’est 0) et les bus sont tout de suite complets. Notre but était de profiter un peu du coin avant d’embarquer un peu plus au nord pour l’archipel des îles Chiloé. Hélas, un seul ferry par semaine et il est parti il y a 2h, il fait escale un peu plus au nord en fin de journée, à 4h de route d’ici. Branle-bas de combat car on peut pas le rater cela compliquerait bien l’itinéraire. Bus complets, pas de transport privé, on se résout à demander à un taxi qui après négociation est OK pour 10 fois le prix du bus, on part acheter les billets avec lui mais quand on revient il s’est fait la malle. On en trouve donc un autre, pour plus cher et enfin, après nos adieux à Mamie nous repartons sur la route australe pour Puerto Cisnes.
On peut dire qu’Ushuaia c’est le bout du monde, mais Puerto Cisnes est ptetre pire. Enclavé entre les montagnes dans une petite baie, le village est à 3h de la petite ville la plus proche et on finit par 30mn de piste. Ici on est vraiment face aux canaux de Patagonie, dans les fjord, nature omniprésente ici tout est vierge, les centaines d’îles qui sont en face sont vierges, après c’est la Nouvelle-Zélande.
Notre ferry arrive tant bien que mal à accoster ici et nous voilà dans les canaux de Patagonie, cet endroit du monde que j’ai tant de fois regarder du ciel sur Google Earth en me disant : « purée mais qu’est-ce qu’il peut bien y avoir ici, à quoi ça ressemble, un jour j’irai… ». On se balade au milieu des îles qui ont toujours existé mais qu’on à découvert il y a seulement un peu plus d’un siècle. C’est immense, c’est magnifique, neige et mer ensemble je rêve de revenir en hiver.
Le lendemain matin nous arrivons sur l’île de Chiloé, qui à vu naître Francisco Coloane, mais ça, c’est un autre article…
Regarde moi la taille de ce sac, quoi !