Non sans peine car il fut difficile de se faire accepter dans notre avion au départ de Bogota pour Guayaquil, celui-ci étant sujet à une diminution de son nombre de passagers pour cause de “températures”… Ne me demandez pas ce que ça veut dire… Enfin bref, nous atterrissons à Guayaquil, mais à peine le temps de dire ouf, nous partons de l’aéroport à pied mais sautons dans un bus qui nous passe devant en direction du terminal de bus. Notre première mission est de quitter tout de suite cette ville pour nous rendre sur la coté pacifique, à Puerto Lopez, mais d’après les guides il n’y a plus de bus…mais on y croit, alors nous nous rendons vite au terminal, trouvons le guichet et, et, et… oui ! il reste un bus direct qui part pour Puerto Lopez par contre dépéchez-vous il part dans la minute ! Tac-tac au taquet, on court on court et on saute dans le bus, fiou ! C’est parti pour 4h de trajet hasta Puerto Lopez…
Il est environ 18h, il fait donc nuit, il nous reste encore 1h de trajet. Le chauffeur est assis au volant (encore heureux) tandis que le contrôleur se tient à la porte qui reste ouverte afin de guettez les personnes attendant le bus au bord de la route. Et là, c’est le drame. Un homme arrive du fond du bus et vient se place près de la porte, il a une cagoule, il sort une mitraillette. Je ne rêve pas. Un second homme le rejoint aussitôt et sort un pistolet. Un troisième les rejoint et fait de même, personne n’a encore eu le temps de les voir car il fait sombre, mais nous sommes placés tout devant, juste derrière le conducteur. Je dis aussitôt à ma copine de se coucher sur moi et de ne pas regarder dans leur direction, je ne tiens pas à ce qu’ils voient nos têtes de touristes, je viens de retirer 400$ à l’aéroport et j’ai tout mon matériel photo à mes pieds…
Les deux premiers hommes se mettent alors à crier au chauffeur de s’arrêter et de ne pas bouger, ils tiennent en joue le chauffeur et le contrôleur tandis que le bus roule toujours un peu. Le troisième des hommes se retourne alors sur nous car nous sommes les premiers et nous braque son pistolet dessus en criant de mettre tout ce que l’on a dans le sac à dos qu’il tient devant lui. Je n’ai d’autre choix que de sortir mon portefeuille et je commence à prendre les billets pour lui donner quand le contrôleur se met à se battre contre les deux braqueurs. Il se prend des coups de crosse dans la nuque mais tient bon. En se tenant à la barre du bus, il parvient dans la bataille à faire tomber un homme du bus puis le second. Celui qui nous braque se retourne alors avant que je n’ai pû mettre l’argent dans le sac et se bat contre le contrôleur mais se retrouve lui aussi expulsé du bus alors quasiment arrêté. J’ai encore le temps de prier le temps de voir le premier homme se relever avec sa mitraillette dans l’ouverture de la porte, mais le chauffeur redémarre aussi vite qu’il le peut (mais si cela nous parait être une éternité !).
Nous sommes parti ! Nous sommes tranquille ! Ils ne sont plus là. Le contrôleur est un héro mais il est bien blessé à la nuque, enfin bon, beaucoup plus de peur que de mal. Le voyage se fini dans une ambiance tendue, tout le monde a été terriblement choqué parmi la quelque dizaine de femmes et d’enfants qui nous accompagnaient. Nos trois premières heures en Equateur, bienvenus !
Nous sommes très bien accueillis dans une petite chambre près de la mer mais nous fermons pas tellement l’oeil de la nuit pour autant, le contre-coup est assez difficile et ils nous suffit de fermer les yeux pour revoir la silhouette du braqueur avec sa mitraillette…
Mais le matin, c’est parti pour l’Isla de la Plata, une petite île au large de Puerto Lopez où nous pourrons aller admirer les baleines à bosse et les fous à pattes bleues !
Les baleines sont nombreuses, on en voit de partout mais c’est un peu la course pour les suivre. L’une d’elle est passée quasiment sous le bateau et nous a tous fait très peur en soufflant son eau près de nous alors que nous regardions tous au loin !
Les fous à pattes bleues peuplent l’île et viennent s’y reproduire, il est très facile de les approcher car ils ne veulent pas s’écarter de leur nid. Il est également possible de voir des frégates, ces oiseaux qui gonflent leur cou rouge en période de reproduction.
Notre journée s’écoule doucement, un peu de snorkeling, balade sur l’île puis retour à Puerto Lopez où nous passons notre dernière soirée. Nous nous levons le lendemain à 4h environ pour…une journée de bus !! Chemin inverse jusqu’à Guayaquil, encore une correspondance in-extremis et nous sautons dans le bus pour Baños, encore donc 8h de trajet au programme. Mais quel trajet ! Nous quittons la mer, puis la pollution de la ville pour monter petit à petit dans les paysages andins… Le circuit nous fait passer près du majestueux volcan Chimborazo sur une route à environ 4000m d’altitude…
Le paysage et les gens changent, tant dans leur physique que leur façon de s’habiller… Ici tout le monde porte le costume traditionnel, broderies blanches, cape et chapeau de feutre sont de rigueur.
Finalement nous y voici : Baños !
Le tourisme est de rigueur malgré le caractère ultra-reculé de la ville et sa taille dérisoire. Enormément de boutiques proposant des tours sportifs, si vous voulez faire de la moto, du quad, du canyonning, du cheval du raft bref tout ça tout ça et bien c’est ici qu’il faut venir !!
Location de moto ? Ici c’est un régal ! “Vous en avez déjà fait ? – Oui ! – Et bien c’est bon allez-y ! – Mais c’est une 250 ? ok !!”. Un super moyen de faire le tour de la ville par les montagnes avoisinantes
Mais j’oubliai le plus important, Baños est surtout réputée pour ces sources thermales. Ici c’est une institution et un rituel, tous les soirs les habitants de la ville sont concentrés dans les bains. Souvent plusieurs piscines à des températures différentes, de quoi se brûler si l’envie vous prend. Il faut dire que cette ville est directement située sous le volcan Tungurahua (en activité – 5023m). Si celui-ci entre en activité, une coulée de lave met 15mn à détruire la ville…d’où les panneaux d’évacuation que l’on peut voir un peu partout…!
Nous passons deux jours dans cette jolie petite ville où il y a tant à faire, puis nous reprenons la route pour Latacunga cette fois-ci. Une fois l’hôtel trouvé (et ce n’est pas une mince affaire vu l’évènement qui approche…) nous repartons à quelques kilomètres de là pour Saquisili, l’occasion pour nous de voir un beau marché local…
Comme prévu nous y arrivons en plein pour la Fiesta de la Mama Negra. Une fête connue à travers tout le pays. Celle-ci se déroule sur 2 jours de défilés, musiques, déguisements et beuveries !
Ce sont donc des heures et des heures de défilé, des milliers de personnes sont là, chacune portant le costume de son village (certains au goût douteux soyons francs…). Tout le monde porte une bouteille ou un instrument de musique, voir bien souvent les deux !
Mais bon, on est pas là que pour voir des gens danser et picoler… Notre première escapade de conditionnement à l’altitude (ou pas) se déroule à la magnifique lagune de Quilotoa… A 3800m, les images parlent d’elles-mêmes…
Comme chaque lieu touristique on y trouve un petit marché d’artisanat…(ou pas ?). A cette altitude les enfants ont les joues rouges, ils sont eux aussi habillés “local”…
Et c’est le retour pour Latacunga au milieu de paysages toujours aussi fous…
Après notre nuit d’hôtel, c’est le départ pour le Cotopaxi. Rude étape du voyage que ce volcan à 5900m d’altitude…
Notre guide nous promène d’abord dans le parc afin de nous acclimater. Car il nous faudra passer une nuit au refuge à 4800m d’altitude avant d’attaquer la montée…
Déjà la petite montée de 300m de dénivelé jusqu’au refuge se fait bien sentir…
Hélas pour moi qui y tenait temps, la nuit (si se réveiller à minuit pour attaquer la montée s’appelle une nuit !) est un calvaire, impossible de fermer l’oeil, mal à la tête et je vomis dès le réveil. L’altitude fait son effet lorsque l’on est pas assez bien acclimaté. J’attaque tout de même la montée mais 2h plus tard au moment de commencer la marche sur glacier c’est de nouveau la crise et je suis contraint de rebrousser chemin, à peine 5200m atteints.
La fin de la nuit s’écoule tant bien que mal, mais il n’y a pas de secret, je retrouve la forme qu’une fois redescendu en altitude…
Nous quittons donc la région de Latacunga pour rejoindre la ville d’Otavalo, très fameuse pour son immense marché d’artisanat.
On se dégote un super petit hôtel tout neuf à deux pas du marché, et c’est parti pour le shopping. Nous sommes en semaine et le marché se contente de recouvrir la place principale, mais le week-end c’est une grande partie de la ville qui est envahie nous explique un habitant.
Hélas, comme un peu partout aujourd’hui ce sont des produits manufacturés qui règnent sur les étalages et même s’il est toujours possible de trouver des trucs sympas on retrouve quand même toujours un peu les mêmes articles…
Otavalo est également un point de départ pour aller voir la superbe lagune de Cuicocha, à quelques kilomètres de là. Celle-ci est également dans le cratère d’un vieux volcan au milieu duquel on trouve trois charmantes petites collines censées représenter un cochon d’inde…
A Otavalo peut-être même plus qu’ailleurs les costumes traditionnels sont de rigueur. On remarque aussi dans la population une grande quantité d’enfants, de bébés. Ceux-ci sont portés généralement dans le dos enroulés dans un tissu.
Finalement il le faut, rejoindre notre dernière étape : Quito, la capitale.
Quito n’est pas une ville magnifique, il fait bon flâner dans quelques rues du centre mais passez ceci ce n’est pas un lieu où s’attarder. Cela dit, c’est une bonne occasion pour faire un dernier tour de shopping ou se faire couper les cheveux pour 1$ !!
C’est également d’ici que l’on prend le bus pour la célèbre attraction : la mitad del mundo. Un village artificiel construit sur la ligne de l’équateur (ligne historique car en fait ils se sont trompé de 300m…).
Finalement, il nous fallait encore un petit coup de stress… En rentrant de la mitad del mundo le tram doit s’arrêter pour cause de manifestation, nous devons donc rejoindre l’hôtel à pied. Sur la route nous voyons des pneus brûler et la police qui regarde faire, étrange. Nous ressortons le soir afin de trouver un pti resto, qui s’avère fermé, et là on se retrouve avec chacun un couteau sous la gorge. Dévalisés, le contenu du portefeuille est volé mais heureusement les cartes de crédit sont restées, pas de coups, donc plus de peur que de mal encore une fois (mais ça commence à bien faire !). De retour à l’hôtel, on nous explique qu’effectivement, ce n’est pas le soir où sortir, la police manifeste et tente un coup d’état ! Rien que çà ! Les voleurs et destructeurs sont donc de sorti, tout est pillé… ce soir, on se nourrira donc de biscuits et de ships en regardant à la télé le président se faire sauver in-extrémis et reprendre le contrôle de la situation…
Ouf, notre vol n’est pas annulé contrairement à ceux de la veille, nous quittons donc l’Equateur plein de paysages, de souvenirs et…de choses à raconter !
Rendez-vous sur la page photos !
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