Monter ou ne pas monter à Kala Pattar ?
Monter évidemment, c’est finalement le véritable but de ce trek, aller voir le point de vue tout en haut et voir le sommet de l’Everest. Mais monter à quelle heure ? Le truc c’est de monter de nuit pour voir le soleil se lever depuis là-haut. Cela paraît motivant mais la veille au soir alors que nous sommes tous autours de notre thé essayant de nous réchauffer, l’idée de se lever à 4h du mat pour 2h de marche par -15 degrés n’enchante personne ! Le suédois ira, l’américain non, l’espagnol le fera de jour. Moi j’ai tranché, s’il fait temps clair à 4h je pars, sinon je me recouche !
Comme toutes les nuits, je me lève pour aller pisser, effet de l’altitude et du diamox, j’essaye de boire beaucoup. À minuit nous sommes complètement dans les nuages. A 4h le réveil sonne, je sors, le temps est complètement dégagé, un ciel fabuleux rempli d’étoiles, pas un brin de vent ! J’enfile quasiment toutes mes fringues : pantalon et t-shirt thermiques, jean, odlo, polaire doudoune, veste de ski en gore-tex (enfin je l’enfile !), petits gants, gants moyen et gants de ski, I’am ready let’s go !
Je suis le dernier à me mettre en route, j’ai entendu du bruit avant mais ils sont déjà partis. Je traverse le lac asséché et le retrouve face à la montée qui part à la vertical et trôuve finalement le sentier, pas apres pas, à vitesse minimale mais constante je monte, je n’ai pas trop chaud je suis bien, il fait -16. Je monte doucement en respirant fort, pas de pause, juste un pas devant l’autre. Bien plus haut je vois des frontales, finalement j’en rejoins une, un allemand de la veille, il arrête et va redescendre il a trop froid et n’est pas bien. Je continue ma route et au bout d’une heure et quart j’arrive en haut, Jakob le suédois est deja la, tout seul ! Je pensais qu’on serai bien plus mais peu de gens ont eu le courage ce matin, et l’autre allemand a dû se tromper de chemin ! Nous sommes donc monter bien plus vite que prévu et on doit attendre une heure là-haut par un froid mordant que le soleil commence à éclairer les premiers sommets ! L’Ama Dablam se détache toujours du reste mais paraît maintenant bien loin et petit ! Il faut dire qu’à 360 degrés on a rien à moins de 7000m quasiment, la vue est dingue, et là juste à gauche on voit enfin le sommet de l’Everest, leur papa à tous, 8880m, tu peux pas aller plus haut. Il paraît peu agréable et bien sombre à cette saison, austère. La prochaine fois il faudra aller le voir depuis le Tibet où la vue est beaucoup plus belle ! Enfin en étant là on comprend bien que pour ce trek, l’Everest n’est pas du tout le but mais c’est plutôt tout ce qu’il y a autours, à perte de vue !
On redescend alors que le soleil commence enfin à nous réchauffer, sur le retour on croise ceux qui ont préféré se lever tard et qui montent tranquille au soleil.
Pti dej avalé, rassasiés, on prend le chemin de la descente, et oui, Ya comme qui dirait plus qu’à…! Étant monté bien plus vite que prévu j’ai décidé de prolonger le trek mais en descente, au lieu de reprendre l’avion à Lukla je continuerai à pied sur 2-3 jours avant de récupérer le bus à Salleri, une solution dont on m’a parlé durant le trek et qui évite de marcher pendant 6 jours jusqu’à Jiri.
La descente ça va vite ! Plus de problème d’altitude, on peut marcher vite ! En une journée on redescend jusqu’à Periche où nous trouverons une auberge avec la totale tant rêvée : lessive, internet et, et, et…? La douche chaude !!!!! Ce sera la première depuis 7 jours !!!