J’ai choisi le sud de la vallée car on me l’a fortement recommandé pour des critères de beauté et d’accessibilité. De plus je n’ai finalement que 3 jours à consacrer vu que tous les autres vols sont complets.
Je commence à marcher direction Kurima qui est un peu le dernier endroit vivant de la route. Passage du barrage militaire avec mon permis ou comme annoncé on essaye de me faire payer. Je refuse et passe. Beaucoup de monde marche, il y a plus de voiture et tous les habitants de la vallée doivent passer par ici pour rejoindre la ville et faire des achats. Selon votre village, cela vous prend entre 1 et 7 jours pour aller faire des courses…
Les gens sont presque tous pieds-nus. Quand je dis pied je devrais dire palme-de-corne. C’est incroyable. Ils ont vécu pieds-nus toute leur vie dans la montagne, leurs pieds sont donc très large et complètement insensibles aux caillous, graviers ou clous si il y en avait. Je vois mes premiers papous tout nu. Simplement vétus de leur Koteka, cet étui pénien de couleur orange et de leur couronne de plumes. A kurima heureusement pour moi une indo vend encore quelques bouteilles d’eau hors de prix et quelques noodle.
Je commence la marche vers Kirice, un joli village qu’on m’a conseillé. J’ai 15kilos sur le dos et il fait super chaud, mais je dois faire doucement avec l’eau car après on boit celle des rivières, et si les papous y sont habitués malgré le fait que tout le monde face tout dedans (douches et autre), j’aimerai réussir à faire mon trek sans la tourista !
Je prends de la hauteur et traverse les premiers villages. Les gens vivent dans des huttes en paille. Au centre il y a un trou dans la terre qui sert de foyer et autours duquel on se regroupe le soir pour manger ses patates (la seule nourriture de la vallée).
Sur le chemin, tout le monde me souris, certains n’en reviennent pas, d’autres plus petits me suivent pour avoir des bonbons (j’ai fait la réserve de mentos !). Mais absolument tout le monde me sert la main, ici c’est primordial, c’est le contact de base. Une longue poignée de main, voire même avec les deux mains et toujours un immense sourire. A chaque fis je bafouille quelques mots et demande mon chemin. Des fois on fait carrément le chemin depuis sa hutte pour venir me serrer la main (tout nu). Je me demande où je suis, c’est vraiment un autre monde, authentique et calme, le retour à la base.
A mon grand désespoir les photos sont pas les bienvenues et je n’arrive jamais à en faire. Je croise des gens, des sourires et des accoutrements qui rempliraient un livre de portraits mais je peux rien faire, que prendre des photos en douces qui ne rendent hélas pas du tout la même chose (merci qd même le mode silencieux du 6D !).
J’arrive finalement à Kirice, les enfants me dirige vers la hutte-hotel, je suis évidemment tout seul dans une hutte immense avec un matelas ! Je pars avec hassan, 8ans pieds-nus dans les alentours super raides mais il me suit en gambadant pendant que j’en bave.
Le soir je rejoins la famille autours du feu alors que le temps se gâte et se rafraichi, la hutte est pleine de fumée mais ca rechauffe. Il est 18h, directement on me tend une patate douce encore brulante, ici on mange avec les mains, on pêle avec les ongles. Comble du luxe, j’avais prévu une bouteille de sauce soja et des biscuits qui régalent mes hôtes. 19h, tout le monde file dormir, de toute façon ca tombe bien, j’ai rien à faire et ma journée à commencé à 3h30 ce matin !