Ca y est, vous en doutiez peut-être encore avant, mais là plus de doute, vous êtes en Inde.
Varanasi est un peu le coeur de l’Inde, la ville où tous les indiens rêvent de mourir. D’où le nombre impressionnant de personnes en mauvais point. Mais c’est aussi ici que la majorité des gens viennent incinérer leurs défunts, d’où la présence d’immenses tas de bois de santal qui bordent les bûchers près des rives. Ici, on brûle des corps toute la journée, jusque dans la nuit. Il est donc courant de croiser un cortège portant un corps en direction du bûcher et de voir un peu plus tard (au moins 3h) ses cendres jetées dans le Gange.
Ici l’Inde choque, étouffe et fascine. La ville est un dédale de ruelles colorées et nauséabondes. Les chiens chassent les poules que chassent les vaches que elles, personne ne chasse. Les enfants courent de partout entre les bouses, les poubelles et les offrandes qui traînent dans la rue.
Malgré ces points effrayants, Varanasi est une ville fascinante. La rive est parsemée de ghâts, ces grandes marches qui descendent dans le Gange afin de permettre aux indiens de faire leurs ablutions, de se baigner ou même pour certains, d’aller boire un peu de l’eau au creux de la main. Les bâtiments qui bordent le Gange sont impressionnants et exposent leur couleur dorée sous un soleil de plomb. Nous sommes en mars, la chaleur est d’environ 40°, seules les vaches traînent sur les ghâts pour aller se désaltérer (et OUI, nous avons vu des vaches descendre des marches d’escalier…on nous avait donc menti).
Les escaliers qui partent du Gange montent en direction de ces grands bâtiments, passent à travers dans des moments d’ombre salvateurs et débouchent ensuite dans le fameux labyrinthe de ruelles. Ici, ils vous sera possible de goûter à toute sorte de plats indiens, attention aux plats “pas épicés”, d’aller faire réparer des vêtements ou au contraire d’acheter de la belle soie indienne.
Le soir les ghâts s’animent et des manifestations religieuses ont souvent lieu. C’est alors noir de monde, le son des cloches résonne dans toute la ville et les couleurs sont féeriques. Ce spectacle est immanquable dans tous les sens du terme, que ce soit depuis la terrasse de votre hôtel, où lors d’une balade en ville.
Trois jours à Varanasi sont suffisants je pense, cela permet d’avoir un bon aperçu et à la fois un bon temps d’acclimatation. Vous serez en tout cas certainement content d’aller voir autre chose ensuite, histoire de reposer tous les sens de votre corps. Certains qui auront eu la malchance (mais c’est fréquent) de voir des cadavres flotter dans le Gange seront sûrement encore plus pressés de partir, laissant derrière eux les deux rives de Varanasi, la rive maudite et déserte et la rive grouillante et sacrée dans un délire de klaxons.