Pour une fois qu’on peut caser cette contrepèterie à bon escient…
Le trajet fut épique. Rejoindre Urumqi en Chine depuis l’Altaï promettait d’être une mission longue et douloureuse, nous n’avons pas été déçus. Depuis Olgii nous avons attendu 2h notre minivan en retard “parce qu’à priori il allait chercher d’autres personnes avant”. Quand il arrive, le chauffeur est bourré, le minivan vide, on passe changer de chauffeur et de van, remonter les roues qui manquent, puis le nouveau chauffeur passe boire le thé chez lui et ensuite seulement nous allons faire tout le tour de la ville pendant 2h pour chercher les autres passagers, puis on repasse chez le chauffeur puis mettre de l’essence et enfin vers 21h on prend la route jusqu’à ce que trop fatigué il passe le volant à sa compagne qui n’a visiblement jamais conduit. Réveillés en panique car elle a calé et nous sommes en train de dévaler une piste en marche arrière, on se retrouve ensuite à rouler à 40km/h en plein milieu d’une voie rapide, crise de nerf, pas moyen de conduire, le chauffeur reprend le volant et vers 6h du matin nous sommes à moins de 200km de la frontière. On passe ensuite tous boire le thé sur la route, le soleil est lever et on avale ensuite les dernières heures de route dans un paysage magnifique, inconnu, une immensité de plaines, des montagnes rases, arides, brulées, une petite route au milieu de tout ça et personne dessus. Oui on a choisit de quitter la Mongolie par l’ouest pour entrer directement au Xinjiand en Chine. Très peu de personnes emprunte cette frontière de Bulgan et nous sommes clairement dans un no-man’s land ultrasurveillé quand on montre une première fois notre passeport, première fois d’une longue série…
Expédition du contrôle coté mongol, on marche direction la Chine…
Passage de la douane côté chinois , on a montré 17 fois nos passeports et on a dû montrer les photos de nos téléphones portables, des deux appareils photos, de l’ordinateur ainsi que toutes les cartes mémoires…
Mais on y est ! Côté chinois presque personne, un taxi trop cher et un minibus pour la première “ville” où l’on se dirige. Rien à y voir c’est un espace chinoisé proche d’une frontière, on monte dans le prochain bus pour Urumqi, la capitale régionale, qui part…dans 3h. Alors pendant 3h monsieur nous fait le tour de la ville, nous balade, va voir ses potes, fume des clopes en roulant, va laver sa voiture avec nous dedans, va au marché et finalement…nous emmène. C’est parti pour 8h de route, nous arrivons enfin à Urumqi à 1h30 du matin, ca fait 26h que nous sommes parti de Mongolie. Auberge, chambre, douche, lit, dodo.
Le matin on découvre l’immense ville d’Urumqi, un concentré de développement chinois ou comment amemer en quelques années des millions de Han, des chinois, pour coloniser une belle région qui appartient à la base aux Ouïgours, un peuple d’Asie centrale d’origine turque et musulman.
Grands building, grandes avenues, des milliers d’échoppes chinoises, une mégalopole du shopping, que des boutiques et des malls partout, un changement radical de monde pour nous après la Mongolie. Alors oui, forcément on est fasciné, on se rue sur la bouffe locale, délicieuse par rapport à la Mongolie, il y a de tout, les supermarchés sont sidérants par le nombre de produits, le packaging foufou, on voit des rues entières de boutiques de téléphones portables ou en travaux, des vendeurs ambulants tous les 3 mètres, du jade, des colliers des perles, des joueurs d’échecs blablabla, un autre monde.
On en profite pour faire réparer nos téléphones portables pour que dalle, on visite ensuite le parc central, il fait très chaud et on se permet dans mettre les pieds dans la piscine au milieu. Temples, jade, building, on a pris nos shot de ville et on part désormais pour Turpan…