Petite ville du bout du monde, perdu sur la Karakorum, on ne vient clairement pas à Tashkurgan pour la ville mais pour les environs, pour l’étape. Nous y sommes venus car hélas il n’est plus possible pour les étrangers de dormir au lac Karakul. On pose donc nos affaire au K2 Hostel où le ménage n’a clairement pas été fait depuis l’été dernier.
L’altitude se fait sentir, nous sommes à 3600m d’altitude, le mix des cultures aussi, on ne sait plus trop qui est quoi mais par les tenues vestimentaires et faciès on sait qu’il y a des chinois, des Ouïghours, des Tadjiks et des pakistanais…
On part visiter le fort de la ville, il a 1400ans et il n’en subsiste que des ruines qui dominent une magnifique vallée herbo-marécageuse d’où la vue sur le fort et les montagnes est superbe. On a du mal à imaginer qu’à une époque des mecs mettaient des mois à franchir les montagnes avec leurs chevaux et chameaux et arrivaient jusqu’ici pour n’y trouver qu’un fort en terre.
Le soir on passe quelques instants dans un mariage local, invités par un jeune qui travaille à l’auberge, l’occasion de découvrir les différences avec chez nous. Ici ca dure 4 jours, les étrangers ou inconnus sont les bienvenus, on nous propose gateaux et thé. La mariée est dans une pièces à côté, on ne peut normalement pas la voir, de toute façon elle est complètement voilée. Les hommes sont dehors ensemble et lorsque la musique se lance ils commencent à danser ensembles. Les femmes s’affairent à la préparation et sont aux petits soins de la mariées. Le mari ne viendra que le lendemain, en attendant la mariée romps les attaches avec sa famille et chez elle. On décide de ne pas trop trainer car de toute façon il faudra attendre minuit pour qu’ils tuent le mouton et se mettent à manger !
On passera donc une seconde nuit ici car notre tentative de passer au Tadjikistan à foiré. Et oui on a compris que vers 16h qu’on était vendredi et que le wkd la frontière serait fermée. Vu que ca ferme à 18h on a donc plié nos affaires en 10 secondes et foncé prendre le premier taxi possible. Une fois dedans on roule vers la frontière et après une heure de route on se fait arrêté par la police, et pour une raison qu’on ignorera jusqu’à la fin de nos jours, notre chauffeur a dû faire demi-tour sans aucune explication. Adieu le Qolma Pass, adieu le gain de temps inestimable, adieu la connexion du la Karakorum Highway avec la route du Pamir, chose que seuls 4 touristes avaient réussis à faire en 10ans… Bonjour donc une nuit supplémentaire à Tashkurgan et la route de retour pour Kashgar d’où nous passerons la frontière pour le Khirghiztan…