Terres des peuples nomades, le Changtang est la région des très hauts plateaux au sud du Ladakh. Ici nous sommes à la frontière avec le Tibet, la Chine est donc juste derrière les hauts sommets enneigés que l’on voit tout autours de nous.
C’est après avoir franchi un col à 5350m d’altitude en bus que nous arrivons dans cette région bien différentes où l’on trouve d’immenses pâturage d’herbe un peu fébrile mais tant convoitée par les éleveurs de chèvres et de moutons. Oui c’est ici, sur ces plateaux à 5000m d’altitude que les chèvres du cachemire viennent brouter. Autant dire que l’herbe est fraîche.
On fait d’abord un stop au bord de l’incroyable lac Tso Kar, complètement désert on a d’abord l’impression qu’il est bordé de neige avant de comprendre qu’il s’agit en fait d’une épaisse croûte de sel ! Nous le longeons en voiture et continuons plus loin sur la piste, traversons quelques rivières avant d’arriver à notre campement au milieu des nomades. Installation des tentes au bord de la rivière et on sort se promener autours. L’air est frais, on a clairement pris de la hauteur. Au coucher du soleil d’immenses troupeaux de moutons descendent de des collines autours de nous, ce sont des milliers de bêtes qui rentrent autours des yourtes passer la nuit.
Passée notre nuit à 5000m nous prenons le chemin d’un premier col à 5300m qui au départ ne paie pas de mine mais dont l’altitude se fait bien sentir. On descend de l’autre côté, nous sommes au milieu de rien, un autre col plus petit après une bonne journée d’environ 7h de marche nous arrivons à notre second campement. Autours de nous les petits sommets sont enneigés et nous sommes au bord d’une large rivière, autant dire qu’il fait très frais et qu’avec la journée de marche que l’on a passé on ne traine pas à se mettre au lit !
Un bon (nes)café au réveil, des biscuits et c’est reparti, on traverse la rivière et on part à l’assaut du plus haut col de notre voyage, 5400m, même si celui-ci est en pente douce on a le souffle court ! Arrivés en haut c’est un régal, on voit pour la première fois le célèbre lac Tso Moriri, réputé pour être un des plus beaux lacs du monde et pour cause, au milieu de hauts sommets tous à plus de 6000m il s’étend sur une cinquantaine de kilomètres d’un bleu profond et calme car absolument rien de circule dessus à part quelques colonies d’oiseaux !
On descend donc face au lac pour aller camper au campement de Korzok, le seul village du coin. On ne descendra pas à au village car contrairement aux autres groupes nous n’avons pas fini, on part au camp de base du Mentok, un sommet à 6200m que j’ai prévu de faire depuis notre départ. Nous arrivons donc au camp de base à 5400m le lendemain après-midi, vue incroyable on surplombe le lac. Nous ne sommes que quelques tentes, un diner, une micro-nuit à et 1h du matin c’est parti à la frontale pour l’ascension dans un immense pierrier de gros blocs de pierre, puis un mur sur glacier nous impose de chausser les crampons. Au final on arrive au sommet au milieu de la nuit à 4h30 du matin, nous sommes montés bien plus vite que prévu et le spectacle est ruiné, mais sans trop de regrets car le quand le jour se lève on se rend compte que le temps ne sera pas de la partie aujourd’hui et c’est un peu sous la neige que l’on fini la descente et je m’écroule à la tente. Il nous faut encore descendre au village à Korzok 3h de marche plus bas ! Autant dire que l’on fait une bonne sieste là-bas !
Visite de Korzok qui n’a rien de transcendent à offrir, un beau monastère et 2 ruelles de village, une belle vue sur le lac et nous repartons cette fois en van direction Leh, 6 heures de route en longeant l’Indus !