Perchée à 4100m, Potosi est la plus ville de plus de 100.000 habitants la plus haute du monde. Pourtant son seul intérêt est sa mine, qui depuis plus de 500 ans tourne à plein régime. Les espagnols y ont tué des millions (oui des millions) d’indigènes et de noirs à la tâche pour y extraire à l’époque de l’argent, pur à 90%. Ça, ca veut dire qu’en gros, vous tapiez dans une veine de minerai et vous sortiez plus ou moins un bloc d’argent. Le pied, c’était le bon temps. Aujourd’hui, même si on extrait beaucoup plus de minerais qu ávant, comme du zinc du cuivre etc… il est beaucoup plus dur d’obtenir le métal in fine. Les pierres sont en fait broyées puis la poudre est brassée dans plein de produits chimiques dégueux pour que finalement ne restent que les métaux…
La montagne est parcemée de mines, forcément depuis le temps. C’est un immense gruyère, plus de 400 mines dont 150 encore en activité et environ 15000 mineurs dont l’espérance de vie tourne entre 45 et 55 ans. Celle dans laquelle nous entrons contient 6 niveaux. On entre par un tunnel de 400m de long, très bas, attention à la tête on comprend vite l’intérêt du casque. De l’eau par terre, des poteaux en bois qui tiennent difficilement, des planches complètement pliée, sur le point de craquer qui retiennent des dizaines de grosses pierres voir des tunnels entiers. Ici la principale cause de mort est l’effondrement de tunnel, la chute de pierres. C’est dingue, qu’est ce qu’on fait là ? On se dit que ca tient vu qu’ils viennent y travailler tous les jours, mais franchement on sait pas comment.
On descend d’un niveau. Une horreur. On doit ramper dans un tunnel en pente et se faufiler dans des trous de souris. Comment on peut remonter par là avec 45 kilos de pierres ??? Il fait maintenant très chaud, plus de 35. Partout au plafond circulent des cables des tuyaux, certains pour l’électricité, d’autres pour l’air comprimé. Ici on travaille à l’ancienne, presque comme quand il y a 100 ans, tout à la main ou presque, à l’ancienne. On casse la roche à coup de barre à mine pour placer un baton de dynamite (ici tout le monde peut en acheter même les enfants, pour 2€ vous avez la dynamite, un baton de produit pour augmenter la puissance et un détonateur). On pousse les wagons tant bien que mal d’un bout du tunnel à l’autre puis on monte les pierres dans des sacs en caoutchou. Bref, on en chie.
On respire de la peuf, ca prend les poumons, tout le monde tousse. On met nos écharpes et bandanas sur le nez, mais c’est déjà difficile de respirer sans ça, nous sommes à 4300m d’altitude ne l’oublions pas ! Nous descendons au 3ème niveau, ici beaucoup d’eau au sol et nous arrivons dans un cul de sac où pour le coup il fait quasiment 40 degrés. C’est l’entrée du 4ème niveau, le plus bas et donc le plus récent. C’est un trou, une pente d’un soixantaine de mètres de profond, juste la place pour les rails du wagon : la sorcière.
Nous arrivons donc tout en bas, ici le minerai en flagrant, de la pyrite au sol, du zinc qui brille, il y en a même par terre. Les instruments sont là en bordel, aujourd’hui pas de mineurs car c’est férié.
On remonte tant bien que mal la pente jusqu’au 3eme. Dur, j’imagine même pas avec 40kg de pierres sur le dos les jours où la sorcière de marche pas. Les mineurs machent de la coca toute la journée et on comprend pourquoi, ca aide à tout, supporter la tâche plus longtemps, l’endurance, oublier un peu les conditions de travail, couper l’appétit… J’ai mal à la tête. On est tous trempés de sueur et crevés alors qu’on a rien foutu, même pas mis un coup de pioche ou porté un caillou. Remonter à la surface est un calvers mais aussi une bénédiction. Je n’imagine pas faire le trajet avec mon sac de cailloux contenant quelques % seulement de valeur avant d’y retourner de plus belle, chaque jour.
Alors pourquoi tu fais ça mineur ? Bah oui, l’argent c’est le cas de le dire. Mais tout de même, un mineur gagne ici facilement le double où le triple du salaire normal de Potosi. Heureusement. Mais ils savent qu’ils le paient au prix de leur vie qui se raccourci au fur et à mesure. Notre guide y a travaillé à ces 17 ans pendant 2ans, avec son père, avant de devenir guide. Depuis, il y va tous les jours, deux fois par jours, mais pour guider les touristes, un bonheur !
Comme le dit le guide du routard, c’est une expérience traumatisante. Mais vraiment intéressante. Notre guide nous l’avait dit, après la visite vous allez adorer votre boulot.
Merci pour toutes ces decouvertes via ton voyages, tes photos, tes commentaires.
Continu ainsi , tu nous fais rêver .Nous, pour qui, c’est un peu tard pour entreprendre ce genre de périple extraordinaire, et aussi avoir les coroness pour partir à l’aventure.
Salut Rémi.
Merci !! Ton pti message me fait bien plaisir et t’inquiète je compte bien continuer dans ma lancée !!
hello,
du coup tu vas revenir reprendre le boulot?
bisous
sarah
Never Ever..!
Jvais juste chercher des mines plus sympas qui rapportent plus… 😉